Situé dans le Finistère Sud, à l'autre bout de la Bretagne, le port du Guilvinec est le premier port de pêche artisanale français en valeur et en tonnage. Depuis une dizaine d'années, les pêcheurs se sont engagés sur la voie de la pêche durable et responsable, respectueuse de la ressource, de l'environnement et du consommateur.
Une gestion plus raisonnée de la pêche
Pendant longtemps, on a cru que les ressources marines étaient inépuisables. Aujourd'hui selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 31% des stocks halieutiques mondiaux sont surexploités. En cause, la pêche industrielle qui prélève toujours plus de poissons en mer, empêchant la reconstitution des stocks pour les générations futures.
Au Guilvinec ? premier port de débarquement de la pêche artisanale de France, les marins ont su faire évoluer les pratiques vers une pêche raisonnée : plus de poissons de ligne et moins de chaluts, outils de pêche plus sélectifs, respect des quotas de pêche, limitation du temps de pêche pendant la pleine saison...
Trier sur le fond plutôt que sur le pont
Depuis une dizaine d'années, les pêcheurs du Guilvinec ont renforcé leurs actions en faveur d'une pêche durable et sélective. Les patrons-pêcheurs se tournent de plus en plus vers des techniques de pêche alternatives au chalut, comme les nasses à poissons et les casiers à langoustines.
Les engins de pêche utilisés (lignes de traîne, palangres, casiers, filets à grandes mailles, etc.) sont conçus pour réduire l'impact écologique et le "labourage" des fonds marins. La Filature Le Drezen, fabricant d'engins de pêche basé au Guilvinec, développe de nouveaux modèles de filets durables et connectés permettant une pêche plus sélective. Objectif : limiter la capture des poissons juvéniles ou d'espèces en danger, mais aussi la capture accidentelle de dauphins, tortues et oiseaux.
La pratique d'une pêche durable passe aussi par la rénovation des bateaux, le renouvellement de la flottille, avec des navires moins polluants qui consomment moins de carburant, l'interdiction des rejets en mer ou de la destruction des invendus.
En parallèle, le port du Guilvinec opère une nouvelle mutation qui doit lui permettre de relever les défis de la pêche de demain. D'importants investissements sont en cours pour moderniser la criée, remettre à neuf les installations frigorifiques pour gagner en performance énergétique, réfection des bâtiments pour répondre aux normes environnementales, etc.
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Deuxième criée au niveau national
Premier port de pêche artisanale français et deuxième criée à l'échelle nationale après Lorient (Morbihan), le Guilvinec est un port de pêche mythique réputé pour la variété et la qualité de ses produits. Avec 100 navires enregistrés, ce sont près de 18 000 tonnes de poissons qui sont débarquées au port de pêche du Guilvinec chaque année. Les principales espèces vendues sont la lotte (baudroie), la raie, le merlan, l'églefin et le Saint-Pierre, sans oublier la langoustine, la "Demoiselle du Guilvinec".
Comment bien choisir son poisson ?
Avec une consommation annuelle de 20 kilos par personne (contre seulement 9 kilos dans les années 1960), le poisson est la denrée alimentaire la plus commercialisée dans le monde, devant le blé ou le riz. Selon UFC Que Choisir, "Huit poissons sur dix ne sont pas issus de la pêche durable". Pour consommer responsable, il faut commencer par faire le tri dans l'assiette. Voici quelques conseils pratiques :
- Privilégier les circuits courts pour soutenir la filière française et la pêche artisanale. Pour cela, l'association Pleine Mer publie une carte interactive : www.associationpleinemer.com
- Regardez l'étiquette de vente : la provenance de l'espèce, le type de production (capture ou élevage), la zone géographique.
- Préférez le poisson entier frais, issu de la pêche française pratiquée par des bateaux de petite ou moyenne taille (moins de 25 mètres).
- Achetez des espèces dont les stocks sont suffisants (lieu noir, merlan, maquereau, hareng...) et les petits poissons féconds (sardine, anchois...).
- Évitez les poissons importés, souvent synonymes de pêche intensive et de surexploitation des espèces. Privilégiez plutôt la petite pêche côtière, plus locale et de saison.
- Évitez les poissons d'élevage produits dans des conditions intensives potentiellement polluantes. Ils sont nourris, avec des farines de petits poissons situés en bas de la chaîne alimentaire.
photo@ Marie-Julie Gouniot, CRT Bretagne
La Torche
